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Libération
TRIBUNE

Le défi lancé par Hollande à Berlin

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par Stefan COLLIGNON, Professeur à l’Ecole des hautes études de Sant’Anna à Pise et à l’université de Hambourg
publié le 14 mai 2012 à 19h06

L'espoir renaît en Europe. François Hollande est devenu le champion de tous ceux qui s'opposent au diktat de la chancelière Angela Merkel et qui ne veulent plus de l'austérité. La droite ne s'y trompe pas : le grand journal Die Welt a formellement accusé les sociaux-démocrates allemands de «trahir la patrie» en soutenant ouvertement la demande formulée par le nouveau président français de renégocier le pacte fiscal. Hélas pour Merkel, même en Allemagne, ses électeurs commencent à faire défection, comme on l'a vu ce week-end en Rhénanie du Nord-Westphalie.

Les Grecs et les Italiens ont, eux aussi, exprimé leur refus d’une politique qui ne veut réduire la dette que par l’austérité. En outre, un échec dans quinze jours du référendum irlandais sur le pacte fiscal n’est pas à exclure - ce qui rendra d’ailleurs la tâche plus aisée pour François Hollande.

Le nouveau président français veut ajouter à ce pacte un volet portant sur la croissance. Mais comment faire ? Les conservateurs allemands avaient déjà trouvé la solution : en 1997, ils avaient inventé le fameux pacte de stabilité et, quand Lionel Jospin est arrivé à Matignon en demandant une «renégociation» du pacte, celui-ci fut généreusement rebaptisé «pacte de stabilité et de croissance», sans pour autant être modifié sur le fond. Pourquoi ne pas refaire le coup avec Hollande ?

Cette fois, il ne faut pas être dupe : un vrai changement est nécessaire. Car la démocratie est de retour en Europe. Comment re