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Libération

Licenciée par la morale de Notre-Dame

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publié le 14 mai 2012 à 21h16

C'est un clip qui a coûté cher à une assistante d'éducation. Véronique Bonazzola, 50 ans, employée au collège Notre-Dame-de-la-Tramontane de Juan-les-Pins (Alpes-Maritimes) a été licenciée la semaine dernière pour «faute grave» parce qu'elle y avait joué un rôle «incompatible avec la raison morale de l'établissement». Dans ce film illustrant un morceau de rap intitulé Fontaine de jouvence, on la voit boire du champagne dans un jacuzzi en compagnie d'autres femmes, et d'un homme, qui les a toutes pour lui. Les paroles du rappeur disent :

«Avant je kiffais les femmes matures

Je les aimais clean, épilées, riches et ridées

Privilégiées par la nature

Je suis leur fontaine de jouvence». Etc.

On appelle Notre-Dame. Voix énervée du directeur, Claude Backes, à l'autre bout du fil : «Je vous arrête tout de suite [on n'a pourtant encore rien demandé, ndlr]. Je n'ai aucun commentaire à faire, cela a été remis entre les mains de la justice.» L'avocat de Véronique, Pierre Chami, rappelle que sa cliente n'est pas «l'auteure de ces paroles. Quand elle a participé au clip», elle voulait «parodier, railler un phénomène de société, celui des femmes cougar qui vont avec des jeunots pour consommer». D'accord, l'avocat le concède : ces paroles, «ce n'est pas du Charles Trenet». Mais ce que Véronique joue dans le clip n'est, pour lui, «pas contraire aux valeurs de l'école qu'elle défend». L'ass