Suite à une baisse continue du cours du pétrole, le blocage des prix de l’essence promis par François Hollande a été reporté. C'est la conséquence indirecte de la situation politique dans les pays producteurs. Mais pour Thomas Porcher, enseignant-chercheur à l’ESG Management School, l’accalmie sera de courte durée.
A quoi est due cette baisse continue du prix des carburants depuis trois semaines ?
Cette baisse est la conséquence de la baisse des prix du pétrole due à l’apaisement de grosses tensions géopolitiques au Proche-Orient puisque l’Iran semble vouloir négocier. La prime de risque sur le marché du pétrole, conséquence de la spéculation, s’est dégonflée. Mais la tendance moyenne des prix reste à la hausse. Même si il y a une légère baisse, il ne faut pas oublier que le prix du pétrole ne cesse d’augmenter depuis 2004. Il a notamment augmenté de plus de 30 dollars
[23 euros environ, ndlr]
entre 2010 et 2011.
La proposition de François Hollande de bloquer les prix à la pompe pendant trois mois changera-t-elle la donne ?
Pour ce qui est de bloquer les prix, comme l’avait fait Pierre Bérégovoy au moment de la première guerre du Golfe, je doute que ce soit une bonne idée dans la période actuelle car les prix baissent. Ce qu’il faudrait faire, à l’exemple de certaines provinces du Canada, c’est fixer un prix plafond, qui permettrait de maintenir une mesure annoncée tout en laissant les Français profiter de la baisse. Ce prix plafond pourrait correspondre au prix actuel ou au record (1,66 € pour le SP 95 et 1,45 € pour le gazole).
Concernant la TIPP flottante mise en place sous le gouvernement Jospin, elle pourrait entraîner des pertes pour l’Etat car, globalement,