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Libération

La faillite hellène n’est plus simples spéculations

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Si le chef de l’Eurogroupe exclut toute explosion de la zone euro, la directrice du FMI évoque une «sortie ordonnée» de la Grèce.
publié le 15 mai 2012 à 22h26

La Grèce n'est pas en faillite, mais s'en rapproche dangereusement. Avec le chaos politique qui prévaut à Athènes, l'hypothèse d'une explosion de la zone euro a cessé d'être taboue. Et cette danse au bord du précipice tape sur les nerfs des marchés. Comme de tous les leaders européens… A peine le chef de file de l'Eurogroupe s'était-il efforcé lundi soir de couper court aux spéculations, taxées de «non-sens» et de «propagande», voilà que la patronne du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, n'exclut pas «une sortie ordonnée» de la Grèce. Moins de vingt-quatre heures après que Jean-Claude Juncker eut déclaré qu'il «n'envisage même pas une seconde une sortie de la Grèce de la zone euro», cela fait désordre.

Comme si l’ingouvernabilité du pays ne suffisait pas, sont tombées hier deux autres nouvelles propres à secouer les milieux économiques.

Primo, la publication par Eurostat des derniers chiffres de la croissance : au premier trimestre, le PIB grec a plongé de 6,2%. A la Commission, les prévisions de récession qui n’étaient «que» de 2,8% sur l’ensemble de l’année, frisent maintenant les 5%. Mais c’est tout le plan d’assainissement des comptes grecs qui part dans le décor : le déficit budgétaire attendu en 2013 risque de ne pas être de 4,6% du PIB comme exigé, mais plutôt de 8 à 9%, admet-on depuis quelques jours à Bruxelles.

Un constat particulièrement angoissant au regard des efforts financiers déjà consentis par les bailleur