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En appel, les Samsonite ne plient pas bagage

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Procès. Les ex-salariés d’Hénin-Beaumont étaient avec Jean-Luc Mélenchon devant le palais de justice de Paris.
par Stéphanie Maurice, Correspondance à Lille
publié le 16 mai 2012 à 22h16

Du pain béni pour la campagne de Jean-Luc Mélenchon : un procès contre des présumés «patrons voyous», les repreneurs de l'usine Samsonite d'Hénin-Beaumont. Ils sont soupçonnés d'avoir siphonné la trésorerie de l'entreprise, avec des détournements de fonds évalués à 2,5 millions d'euros, avant de la fermer, dix-huit mois après. Bilan : 205 employés au chômage. Une affaire emblématique, au cœur de la 11e circonscription du Pas-de-Calais, où Mélenchon se présente aux législatives face à Marine Le Pen. Le leader du Front de gauche était là, hier matin, avec les ex-salariés, devant le palais de justice de Paris, à tonner contre «les ravages du capitalisme financier».

Euro symbolique. Tant pis si la liquidation judiciaire de l'usine date de février 2007, tant pis si les repreneurs ont déjà été condamnés en première instance pour banqueroute frauduleuse et que c'est l'appel qui se juge. Il faut battre le fer tant qu'il est chaud. «C'est le procès des conventions secrètes, où des repreneurs douteux sont sollicités pour masquer la responsabilité de grands groupes internationaux», assène Jean Aja, maire communiste de Rouvroy, qui a toujours soutenu les ex-Samsonite. Pour ces derniers, c'est clair comme de l'eau de roche : le bagagiste américain voulait fermer son unité héninoise sans supporter le coût d'un plan social. Il a donc revendu l'usine pour l'euro symbolique à des repreneurs pour qu'ils s'en chargent. La société, rebaptisée Energy