«On est tous sur les dents, c'est de la folie totale, confie ce directeur d'une banque d'affaires à Chicago. Mais la plupart de mes clients seront heureux ce week-end. Ils seront actionnaires de l'une des entreprises les plus excitantes de la planète.» Cela fait des mois que Wall Street se prépare à ce que certains appellent «le jour F». Aujourd'hui donc, après un suspense savamment entretenu, le réseau social créé par Mark Zuckerberg entre en Bourse.
L'opération est d'ores et déjà un succès. Facebook va vendre plus d'actions que prévu : 421 millions d'actions au lieu de 337 millions, et même jusqu'à 484 millions en cas de forte demande des investisseurs. Le prix de l'action a lui aussi été relevé. Facebook pourrait lever près de 20 milliards de dollars (16 milliards d'euros), avec une valorisation qui dépasserait les 100 milliards de dollars. «Un chiffre stratosphérique», comme le relevait hier un analyste. L'introduction en Bourse serait alors la plus grosse jamais réalisée pour une société internet. Et l'une des trois plus importantes dans toute l'histoire américaine. La cotation, sous le sigle FB, devrait en outre créer instantanément une série de nouveaux multimillionnaires dans la Silicon Valley. Zuckerberg, qui détient 28,4% de sa propre société, va ainsi devenir l'un des dix Américains les plus riches. La ville de Menlo Park, en Californie, où le réseau social vient de s'installer, a même estimé que toute l'affaire allait lui profit