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Une reddition salée pour l’économie européenne

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La sortie de la Grèce de la monnaie unique pourrait coûter jusqu’à 500 milliards à l’Europe et entraîner d’énormes pertes pour les entreprises.
publié le 18 mai 2012 à 21h16

Combien coûterait une sortie de la Grèce de l’euro ? L’histoire récente démontre à quel point le pronostic est malaisé. New York, 18 juillet 2007. La banque d’affaires Bear Stearns, la cinquième plus importante de Wall Street, annonce l’effondrement de deux de ses fonds d’investissement. En urgence, la Fed, la banque centrale américaine, lui injecte des liquidités. Une thérapie sans effet. Bear Stearns tombe dans l’escarcelle de la banque d’investissement Lehman Brothers, emportée à son tour en septembre 2008 par la crise des subprimes. La tectonique des plaques financières est redoutable. On évalue alors le coût de la crise à moins de 200 milliards de dollars. Loupé. Pour la seule année 2009, l’addition sera vingt à trente fois plus importante !

«Brouillard». Aujourd'hui, dans l'exercice des prédictions économiques, la Grèce se retrouve en lieu et place des subprimes de 2008. Avec cette question récurrente des experts : «Peut-on évaluer les impacts financiers pour les pays de la zone euro d'une sortie de la Grèce de la monnaie unique avec, en prime, un défaut de remboursement de sa dette ?» La réponse est immédiate : «Non. La seule chose que l'on puisse faire, ce sont des raisonnements financiers purement mécaniques, qui tiennent de la comptabilité. Pour le reste, nous sommes dans le brouillard», confie un économiste de banque qui passe le plus clair de son temps à modéliser les conséquences d'un abandon de l'euro par Athènes.

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