Quand on parle d’«occupation», beaucoup de Grecs n’évoquent plus la guerre, mais la situation que vit le pays depuis 2010, l’intervention de l’UE et du FMI, et les mesures prises ou à prendre pour tenter d’y remédier. Pour eux, le chaos économique engendré par la politique économique et sociale des gouvernements qu’ils ont élus depuis plus de trente ans, aussi généreuse qu’à crédit, doit être comblé par l’Union européenne : la Grèce devrait ainsi bénéficier d’un entretien de droit divin.
En Europe occidentale, on dit de plus en plus que les Grecs réagissent en «enfants gâtés». Messieurs Barroso et Schäuble parlent de l’Union européenne comme d’un «club», que l’on quitte si on n’en respecte pas les règles. Certes, l’Union n’est pas l’«Armée du salut». Mais on peut penser que c’est une fédération d’Etats, dont le simple intérêt est avant tout la cohésion, et qui devrait se pencher de manière intelligente sur les problèmes de l’un de ses membres, longtemps négligés, parfois en connaissance de cause.
Une partie de la Grèce semble devenue autiste, vivant sa propre réalité, sans communication possible avec le reste de l’Union. Par colère, cette Grèce s’est constituée dimanche 6 mai otage volontaire de partis politiques discrédités ou démagogues, tous incapables d’assumer la direction du pays ou de définir des objectifs clairs. Ceci sans compter les extrémistes et les fous. Dans le même temps, et alors que certains dirigeants politiques entretiennent des mythes sur la possibilité de