Il y a désormais deux grands malades en Europe : la Grèce, dont la sortie de la zone euro n’est désormais plus exclue ; et l’Espagne, souffrante de ses banques minées par les années de bulle immobilière et bien incapables de se refinancer. Dimanche, à l’occasion du sommet de l’Otan à Chicago, le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, a dû plaider la cause de son pays face à son homologue allemande, Angela Merkel.
Quel est le degré de gravité de la crise espagnole ?
Les journaux espagnols comme Cinco Días ou Expansión parlent de la pire semaine de l'histoire économique du pays. La prime de risque sur la dette souveraine a dépassé les 500 points de base, niveau jamais atteint. D'une manière générale, aussi bien Bruxelles que les investisseurs étrangers nourrissent une méfiance croissante quant à la solvabilité d'une économie qui, en mars, est retombée en récession - pour la deuxième fois depuis 2009 -, qui compte un quart des actifs au chômage et dont la dette publique est montée en flèche (36% du PIB il y a cinq ans, 80% aujourd'hui). Et les mauvaises nouvelles s'accumulent. L'énorme endettement des communautés autonomes (les régions) a fait réviser à la hausse le déficit public (8,9% du PIB au lieu de 8,5%), ce qui rend l'objectif des 5,3% d'ici à fin 2012 encore plus illusoire. Deux régions, les Asturies et Valence, sont techniquement en cessation de paiement. Mais, ce qui inquiète plus que tout, c'est l'état réel des comptes des banques : ils seraient «infestés» par les effets de la spirale immobilièr