Saluons d’abord l’initiative d’un des plus grands festivals européens de musique électronique que de brasser aussi des idées. C’était aux Nuits sonores à Lyon pendant le week-end de l’ascension et l’économiste essayiste américain Jeremy Rifkin est venu donner son point de vue sur l’économie mondiale. Les mêmes conseils qu’il prodigue depuis de nombreuses années à Angela Merkel ou à José Manuel Barroso, voire à François Hollande et Arnaud Montebourg qu’il a rencontrés en janvier dernier.
Quand on tente toutes les traductions anglaises possibles de «Ministère du redressement productif», Jeremy Rifkin essaye de comprendre le concept avec un gentil sourire en coin. Lui ne pense pas vraiment que quoi que ce soit puisse être «redressable» si l’on reste à penser dans le monde des premières et deuxièmes révolutions industrielles. Pour Rifkin, la croissance tombe du ciel avec le vent, la pluie et le soleil, plus éventuellement quelques déchets à recycler.
Son raisonnement repose d'abord sur un constat : l'organisation verticale qui a été mise en place pour produire avec le charbon et le pétrole notre énergie, est totalement obsolète et moribonde. Les coûts de production grèvent tous les budgets, ceux des ménages, mais surtout ceux des entreprises. Aujourd'hui encore, au palmarès des plus gros chiffres d'affaires du monde, le pétrole passe devant les banques. Rifkin, qui ne manque jamais une occasion de rappeler qu'il est désormais un grand père, est totalement subjugué par le modèle de