Avant la révolution de janvier 2011, Ahmed, 26 ans, Hicham, 29 ans, et Rana, 31 ans, travaillaient dans le tourisme, première source d'emplois et de devises en Egypte. Aujourd'hui, ces trois jeunes sont au chômage technique. Les émeutes de la place Tahrir sont passées par là, faisant fuir une partie des touristes qui se pressent au pied des pyramides ou sur les plages de la mer Rouge. Un vrai problème pour le nouveau pouvoir égyptien qui, tout en minorant la désaffection, suit la situation de près. Et pour cause : 3 millions de personnes sont aujourd'hui employées dans le secteur, soit 12,6% de la population active en Egypte. Avec 14 millions de visiteurs annuels, le tourisme représentait en 2010 près de 11,3% du PIB égyptien. Mais en 2011, ce chiffre est tombé à 9,8 millions de visiteurs et la carte postale est moins souriante. L'instabilité politique qui perdure dans le pays et l'insécurité qui l'accompagne ont fait peur malgré les messages rassurants des autorités et des voyagistes. Le ministère du Tourisme, qui parle «d'incidents mineurs» quand la place Tahrir était le théâtre d'émeutes durement réprimées, assure ainsi «n'avoir jamais entendu parler de licenciements» et prévoit un «retour au niveau d'avant la révolution d'ici la fin 2012». Sur les quatre premiers mois de l'année, le nombre de visiteurs serait ainsi en hausse de 40% par rapport à l'an passé, au plus fort des événements. Mais pour un économiste égyptien qui préfère rester anonyme
Récit
L’Egypte, place tarie pour le tourisme ?
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par Marwan Chahine
publié le 21 mai 2012 à 21h46
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