L’Europe s’est installée dans un régime de stagnation économique : le PIB de la zone euro était, au premier trimestre 2012, au même niveau qu’au premier trimestre 2011 et il n’avait augmenté que de 0,1% pour l’Europe des Vingt-Sept. La croissance, qui était de 2,4% en rythme annuel au premier trimestre 2011, n’a pas cessé de ralentir depuis lors. La situation est plus préoccupante pour certains pays qui sont en récession, comme l’Italie, ou en chute libre, comme la Grèce (le pays a perdu plus de dix points de PIB depuis le début de la crise). Les conséquences sur le chômage sont immédiates. Le taux est de 11% dans la zone euro ; il est au-dessus de 20% en Grèce et en Espagne, de 15% au Portugal et en Irlande et même de 8% au Danemark, pays qui était cité en exemple lorsque, avant la crise, son taux de chômage dépassait à peine 3%.
Les chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro ont signé en mars le «traité pour la stabilité, la coordination et la gouvernance», communément appelé «pacte budgétaire», dont l’application devrait avoir pour conséquence de contraindre fortement l’emploi de la politique budgétaire. On rappelle que ce traité durcit les règles concernant le déficit public dont la partie dite «structurelle», telle qu’estimée par la Commission européenne - c’est-à-dire le déficit qui s’établirait si le PIB était à son niveau potentiel dans une conjoncture normale - devrait se limiter à 0,5% du PIB. Pour la France, la Commission estime ainsi que le déficit structurel