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Analyse

Au dîner européen, la digestion est déficit

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La crise et ses dégâtsdossier
Les eurobonds continuaient de diviser les Vingt-Sept, hier, sur fond de dégringolade de l’euro.
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant et Nathalie Dubois
publié le 23 mai 2012 à 22h16

Pour son premier sommet européen, François Hollande a été servi. La crise de la zone euro, alimentée par les craintes d’un abandon par la Grèce de la monnaie unique, a atteint, hier, un nouveau pic. En témoigne le brutal trou d’air des Bourses et la dégringolade de l’euro, qui a atteint son plus-bas face au dollar depuis l’été 2010 (sous 1,26 dollar). L’agenda du dîner des Vingt-Sept chefs d’Etat et de gouvernement s’est donc alourdi : on y parlera bien relance de la croissance, mais surtout stabilisation de la zone euro.

À son arrivée, le président de la République a répété son credo sur la nécessité d'agir au plus vite sur la croissance, sinon «nous n'atteindrons pas les objectifs de réduction des déficits et des doutes se créeront sur les marchés». Pour le chef de l'Etat, les «eurobonds» ou obligations européennes, c'est-à-dire la mutualisation de tout ou partie des dettes nationales (lire ci-contre), «font partie de la discussion», car c'est le seul moyen de rassurer définitivement les marchés en leur montrant que l'euro est irréversible. Ce débat est devenu central depuis quelques jours avec la résurgence de la crise grecque : au lieu d'accumuler des «plans de sauvetage» trop tardifs et trop limités, l'idée d'effectuer ce saut vers la fédéralisation de la zone euro est défendue par la Commission et le Parlement européen. Et elle s'est imposée dans la plupart des capitales. Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen, estime ainsi, dans