Ils ne sont plus «amis» du tout, ils sont furieux : plusieurs nouveaux actionnaires de Facebook se sont réunis pour déposer plainte contre le réseau social, ainsi que contre Morgan Stanley et les autres banques qui ont miné son introduction en Bourse (IPO), vendredi dernier. Au moins une plainte a été déposée à Manhattan et une autre en Californie. Selon ces actionnaires, une «réduction sévère et prononcée» des perspectives de revenus de Facebook leur aurait été dissimulée. La SEC, gendarme américain de la Bourse, a indiqué qu'elle pourrait enquêter. Une autre plainte a été déposée contre le Nasdaq, car le premier jour de cotation a été gâté par une série de «problèmes techniques».
Prospectus. Le 9 mai, quelques jours avant la première cotation, Facebook avait amendé son prospectus d'introduction en Bourse, soulignant que de plus en plus d'usagers utilisent ses services sur leur téléphone portable où le réseau peine encore à placer ses publicités. «Mais cet amendement suggérait juste que Facebook avait davantage de travail à faire en matière de publicité, dénonce Scott Sweet, fondateur de la société de conseil IPO Boutique. Il ne disait pas que ses prévisions de revenus allaient se réduire. On n'a appris qu'après coup que les investisseurs institutionnels avaient été informés d'une possible baisse de revenus, sans que les petits actionnaires soient avertis.» En 39 ans de métier, Scott Sweet dit n'avoir «jamais vu cela»<