Le gouvernement met en œuvre le programme de François Hollande. Pourquoi s’en étonner ?
Jean-Marc Ayrault veut en faire le maximum avant les législatives. Il espère en tirer des bénéfices électoraux, c'est la raison d'être de cette précipitation. Comme mes amis Gilles Carrez [rapporteur sortant du budget à l'Assemblée, UMP, ndlr] et Pierre Méhaignerie, je demande que Marisol Touraine vienne au moins s'expliquer devant la commission des affaires sociales de l'Assemblée.
N’aviez-vous pas vous-même, il y a quelques jours, modifié par décret le nombre de trimestres requis pour accéder à la retraite…
Mais cela n’a rien n’a voir. Mes décrets étaient des décrets d’application de la loi de 2010. Aujourd’hui, il s’agit de modifier la loi.
Manœuvre électoraliste, dites-vous. Mais ce projet n’est-il pas sur la table depuis des mois ?
Ce que les socialistes ne disent pas, c’est que tous les salariés vont devoir supporter une hausse de 0,1% de leurs cotisations. Est-ce que cela sera dans le décret ? Au bout du compte, je crains qu’il y ait pas mal de déçus et beaucoup d’inquiétude.
Pourquoi ?
Parce que les socialistes ont éveillé beaucoup d’espérances. On va s’apercevoir - Jean-Marc Ayrault le reconnaît lui-même - que 100 000 personnes seulement sont concernées. Inquiétude, parce que sur l’ensemble du quinquennat cette mesure coûte 20 milliards d’euros. Sans compter l’effet sur les régimes complémentaires. A terme, cela débouche soit sur une hausse des cotisations soit sur une baisse des pensions.
Il n’en est pas question…
L’inquiétude est bien là. La réforme de 2010 sécurisait les pensions de 15 millions de retraités. Aujourd’hui, ils se demandent si le montant de leur retraite restera garanti. A Saint-Quentin, la question m’est posée sur les marchés.
Vous soulignez que la réforme touche peu de salariés et vous prétendez que son coût sera exorbitant. N’est-ce pas paradoxal ?
Sur la question des retraites, il suffit de toucher un paramètre pour bous