C'est un point fort du projet européen de François Hollande, mais également un sujet de «désaccord majeur» avec l'Allemagne, comme l'a reconnu le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici : les «eurobonds» devraient être sur la table des négociations lors du Conseil européen prévu ce mardi soir.
Comment ça marche ?
Actuellement, pour se financer, chaque Etat de la zone euro emprunte en son nom sur les marchés, à des taux reflétant sa situation économique et budgétaire. Les eurobonds seraient des obligations communes européennes, c’est-à-dire émises et garanties collectivement par les Etats de la zone euro, selon des modalités à définir.
Est-ce une solution à la crise des dettes ?
Selon leurs partisans, sans être la panacée, les eurobonds favoriseraient la stabilité financière. En effet, si les dix-sept pays de l’eurozone partagent la même monnaie, la valeur de l’argent n’est pas la même pour tous : ce mardi, sur les emprunts à dix ans, le taux allemand est de 1,4%, contre 2,8% pour la France, 5,6% pour l’Italie, 6,1% pour l’Espagne. Pour les Etats les plus en difficulté, les taux prohibitifs entretiennent le cercle vicieux du surendettement. Certains, comme la Grèce ou le Portugal, n’ont même plus accès aux marchés, et dépendent de l’aide financière internationale.
Des emprunts communs, bénéficiant de la garantie des «bons élèves» de la zone euro, permettraient aux moins bien lotis de se financer à meilleur compte. «Le taux de l'eurobond dépendrait du système retenu, mais il serait sans doute autour de 3% avec une note AA+, à pe