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La guerre des retraites est décrétée

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Jean-Marc Ayrault a annoncé hier vouloir modifier la loi de 2010 sans passer par l’Assemblée. La droite estime les droits du Parlement bafoués.
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et le ministre du Travail Michel Sapin le 15 mai 2012 à Paris. (Photo pool. Reuters)
publié le 23 mai 2012 à 22h06

Le calendrier social réveille la droite. En ouvrant hier le premier chantier, prioritaire, de la réforme des retraites avant de préciser l'agenda social des prochains mois, Jean-Marc Ayrault a relancé un débat politique quelque peu assoupi depuis la victoire de François Hollande. La confirmation qu'un décret serait bien pris «dans les trois semaines» sur le retour de la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler à 18 ans et cotisé leurs 41 annuités a suscité une très vive réaction de la droite. Celle-ci, qui redoute que la réforme de 2010 qui portait l'âge de départ à la retraite à 62 ans soit abandonnée, y voit rien moins qu'un «déni de démocratie».

«Étonnant». Le président (UMP) de l'Assemblée sortante, Bernard Accoyer, va demander à rencontrer François Hollande et Jean-Marc Ayrault, affirmant que le Parlement ne saurait être «bafoué» par un décret. Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, accuse, lui, l'exécutif d'avoir ouvert une «boîte de Pandore […] qu'ils auront beaucoup de mal à refermer» : «Je vois bien que beaucoup de syndicats commencent à vouloir pousser très, très loin le bouchon du retour en arrière. Or, la vérité, c'est que nous n'avons pas le premier euro pour payer tout cela.»

Cette indignation a fait réagir une Martine Aubry tout en ironie mordante. «C'est quand même quasiment comique, a déclaré mardi soir la première secrétaire du Parti socialiste. Quand on p