A peine en poste, et la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine doit rendre des comptes. Le président UMP de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, demande son audition par le Parlement sur la réforme des retraites. Il a également demandé à rencontre le Président et le chef du gouvernement. Mais, pour la ministre, ce premier round est d'abord l'occasion de marquer sa «volonté de travailler autrement avec les partenaires sociaux».
Votre intention de modifier le dispositif des retraites par décret a fait sorti de ses gonds le président de l’Assemblée nationale, qui vous accuse de «bafouer» le Parlement. Qu’en pensez-vous ?
La droite fait aujourd’hui preuve d’une sensibilité à ces questions à laquelle elle ne nous avait pas habitués. L’objectif, c’est la concrétisation rapide d’un des grands engagements du président de la République : prendre une mesure de justice immédiate en autorisant le départ à la retraite à 60 ans de personnes qui ont commencé à travailler jeunes et qui ont cotisé la durée requise. Sur le plan juridique, cette disposition relève d’un décret. Sur le plan politique, le débat a largement eu lieu pendant la campagne. La droite, on le sait, s’y est opposée vigoureusement. Les Français ont tranché le 6 mai.
Comment comptez-vous procéder ?
Avant toute chose, nous entendons consulter les partenaires sociaux. Le Premier ministre va les recevoir le 29 mai pour évoquer l’ensemble des points à l’ordre du jour de la conférence sociale de juillet. De mon côté, j’ai déjà eu des contacts informels avec eux. Je les consulterai formellement la semaine prochaine. Tout cela n’est pas purement formel. Nous avons la volonté de travailler autrement, dans le dialogue et