Menu
Libération
Récit

Montebourg infuse le dialogue à Fralib

Article réservé aux abonnés
La visite du ministre a permis de relancer les discussions sur l’avenir de cette usine menacée de fermeture.
Arnaud Montebourg à Gemenos. (Photo FRED DUFOUR. AFP)
publié le 25 mai 2012 à 21h46

L'exercice était délicat. Arnaud Montebourg était vendredi de retour à Gémenos pour se confronter en tant que ministre (du Redressement productif) à ses promesses. Le 29 septembre 2011, en campagne pour la primaire socialiste, il était venu en tribun pourfendre devant les ouvriers de Fralib les multinationales qui délocalisent. Il promettait de soutenir leur plan de reprise de l'usine, qu'Unilever compte fermer. Il affirmait aussi vouloir «taxer à 200% aux frontières» les produits délocalisés. Et mieux «contrôler l'économie et la finance». Le discours avait plu aux syndicalistes, mais ils l'attendaient au tournant. Huit mois plus tard, devenu ministre, Montebourg s'en est bien sorti. Pas d'annonces spectaculaires, mais quelques bonnes nouvelles pour montrer que l'Etat n'est pas condamné à l'impuissance, et qu'il peut aider un projet de reprise par des salariés.

Contactés par ses soins, les dirigeants de Fralib ont accepté de revenir à la table des négociations, désertée depuis longtemps. Ils ont aussi promis d'attendre fin juin avant de demander l'expulsion de l'usine occupée et de ne pas démonter les machines avant la fin des discussions. Propriétaire de Fralib, Unilever produit à Gémenos les thés et infusions Lipton et L'Eléphant. Mais le site, selon le géant hollandais, est le «moins productif» du groupe. Alors il veut le fermer, transférer l'activité en Belgique et en Pologne. Deux premiers plans sociaux ont été cassés par la justice, le troisiè