Avec ses quatre opérateurs mobiles, la France ferait presque figure de havre de paix. En Côte-d’Ivoire, ils sont sept à se faire la guerre des prix. Pas de quoi décourager Orange Côte-d’Ivoire (OCI) qui, au dernier comptage du régulateur local, fait la course en tête dans le pays avec 35 % de part de marché, coiffant d’une longueur MTN, un opérateur sud-africain (32%), et précédant Moov, opérateur des Emirats arabes unis. Le Français est venu chercher, il y a quinze ans, un relais de croissance dans ce pays d’Afrique de l’Ouest qui sort à peine de la guerre civile et dont le PIB ne dépasse pas 4,3 dollars par jour (3,4 euros) et par habitant. Mais pour quelle rentabilité ?
«L’Arpu», c’est-à-dire le revenu par abonné, est très faible sur le continent. La filiale de France Télécom répugne à livrer des chiffres, mais elle lâche qu’en Côte-d’Ivoire il se situe entre 2 500 et 3 000 francs CFA (3,7 et 4,5 euros) contre 31 euros en France. Et en plus il baisse, en raison de la concurrence féroce à laquelle se livrent les opérateurs. Pour autant, Orange continue à miser sur l’Afrique, car le mobile y est en plein boom, alors que sur le Vieux Continent le marché est mature. Avec ses 22 millions d’habitants et 8% de croissance attendue en 2012, la Côte-d’Ivoire est devenue le laboratoire pour l’Afrique du numéro 1 français des télécoms.
Patchwork. Premier défi : la multiplication des cartes SIM. Chaque Ivoirien en a deux, voire trois, jonglant au minimum avec deux télép