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Analyse

Contre la hausse du plafond du Livret A, les banquiers ne s’économisent pas

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Le secteur craint que la proposition de Hollande ne les prive de plusieurs milliards d’épargne.
publié le 29 mai 2012 à 21h46

Le produit d’épargne préféré des Français fait l’objet d’une rude bataille. Depuis l’élection de François Hollande, banquiers et assureurs ont engagé une offensive tous azimuts contre l’une de ses principales promesses de campagne : le doublement du plafond du Livret A qui serait porté de 15 300 à 30 600 euros pour financer l’effort de construction de logements sociaux. Pareil pour le LDD (livret de développement durable, ex-Codevi) dont le plafond de dépôt passerait de 6 000 à 12 000 euros. L’objectif est de financer la réalisation de 150 000 logements HLM par an pendant le quinquennat, pour vaincre la pénurie d’offre locative à bon marché dans les grandes agglomérations, notamment en Ile-de-France.

Depuis toujours, l’argent du Livret A est le nerf de la guerre du logement social : 65% de la collecte est centralisée à la Caisse des dépôts. Cette épargne est ensuite prêtée à des taux avantageux aux bailleurs HLM qui réalisent des immeubles d’habitation, les loyers perçus servant à rembourser des emprunts souscrits sur des périodes de trente à cinquante ans. Le reste de la collecte (35%) demeure dans les caisses des banques.

Outre la construction de HLM, le doublement des plafonds des deux livrets servirait à financer les investissements des collectivités territoriales (tramways, équipements culturels et sportifs…) et à abonder financièrement la future BPI (Banque publique d’investissement) annoncée par Hollande et spécialisée dans des prêts aux PME qui peinent souvent à trouve