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Portrait

Henri Proglio, l’encombrant ennemi du public numéro 1

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Le salaire du patron d’EDF, proche de Sarkozy, avait déjà fait polémique en 2009.
publié le 29 mai 2012 à 22h46

La rémunération d'Henri Proglio revient sur le tapis. Son salaire actuel à la tête d'EDF, 1,55 million d'euros (1 million en fixe, le reste en part variable), n'est pas hors norme - il se situe au 61e rang du palmarès des revenus patronaux. L'électricien est désormais coté en Bourse, mais l'Etat français, conservant 85% du capital, a les moyens d'imposer ses vues : s'il fallait instaurer une échelle des salaires de 1 à 20 chez EDF, celui de Proglio devrait être écrêté de près de 70%.

L’homme est âpre au gain, mais, en fin stratège, sait parfois reculer. En témoigne son passage, fin 2009, de la présidence de Veolia à celle d’EDF. Chez le distributeur d’eau, Proglio percevait 2,4 millions d’euros par an ; chez l’électricien, son prédécesseur, Pierre Gadonneix, émargeait plus modestement à 1,1 million. Henri Proglio propose alors un compromis bancal, à 2 millions d’euros : 1,6 million versé par EDF et 0,4 million par Veolia, dont il entendait conserver la présidence du conseil d’administration.

A l'entendre, ces 2 millions n'étaient «pas choquants pour une entreprise qui pèse 70 milliards en Bourse», oubliant que Pierre Gadonneix avait été débarqué pour avoir annoncé une hausse du prix de l'électricité payé par l'usager pour les cinq ans à venir.

Cette double casquette ayant fait scandale (autant pour une question de conflit d'intérêts que de cumul de revenus, Arnaud Montebourg dénonçant alors une «ploutocratie»), Henri Proglio avait finalement fait ma