Ernest-Antoine Seillière, 74 ans, pensait en avoir fini avec la justice. C’est raté. Le président du conseil de surveillance du fonds d’investissement Wendel avait pourtant bénéficié d’un non-lieu (récemment confirmé en appel) dans l’affaire dite «Solfur», le sulfureux montage qui a permis, en 2007, à quatorze dirigeants de récupérer un énorme paquet d’actions Wendeld’une valeur de 340 millions d’euros, dont 65 millions pour Seillière et 156 millions pour l’ancien patron du groupe, Jean-Bernard Lafonta.
Raid secret. Mais selon nos informations, une nouvelle plainte contre X visant les deux hommes a été déposée le 16 février au parquet de Paris, pour «abus de biens sociaux», «délit d'initié» et «manipulation de cours». Ce document, dont Libération a eu copie, dénonce une nouvelle série d'acrobaties financières qui ont enrichi les dirigeants. De quoi faire réfléchir les actionnaires, convoqués lundi pour l'assemblée générale du groupe.
Lorsque l'opération Solfur est débouclée mi-2007, le cours de l'action Wendel est au plus haut (140 euros). Seillière et Lafonta interdisent toute vente, les managers étant des «initiés permanents». Wendel a en effet lancé un raid secret sur Saint-Gobain, qui lui vaudra une condamnation de l'Autorité des marchés financiers (AMF). Mais dès août 2007, l'action Saint-Gobain baisse. Anticipant la catastrophe (l'action Wendel tombera à 19 euros en 2009), Lafonta décide d'enfreindre l'interdi