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Compétitivité : Bruxelles tance la France

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La crise et ses dégâtsdossier
Dans plusieurs rapports publiés hier, la Commission pousse les Etats membres, dont l’Hexagone, à des réformes de structure.
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 30 mai 2012 à 22h06

La France fait partie des maillons faibles de la zone euro, et pourrait connaître bientôt les tourments de l'Italie et de l'Espagne, à en croire la Commission européenne. Dans 68 rapports publiés hier (soit quelque 1 500 pages en anglais, l'unique langue de l'exécutif européen), dans lesquels elle dresse un bilan de la santé économique des Vingt-Sept, elle estime que l'Hexagone présente des «déséquilibres sérieux», tout comme l'Italie et la Slovénie. Certes, l'Espagne et Chypre, déjà sous le feu des marchés, sont dans une situation plus préoccupante, mais, selon la Commission, la France doit s'attaquer sans tarder à ses problèmes structurels si elle ne veut pas sombrer dans la crise qui ravage la zone euro depuis deux ans et demi.

«Défis». Forte de ses nouveaux pouvoirs que lui ont confiés les gouvernements pour renforcer la gouvernance de la zone euro, la Commission se livre à une analyse sans pitié des faiblesses économiques des Etats membres. Elle note d'abord que Paris a un gros problème de déficit (5,2% en 2011) : «La consolidation budgétaire reste l'un des principaux défis de la politique économique de la France», est-il ainsi écrit. «Bien que l'objectif de 4,4% du PIB cette année paraisse atteignable, l'écart avec le seuil de 3% du PIB [qui doit être atteint en 2013, ndlr] reste considérable», ce qui risque de nécessiter «des efforts supplémentaires». Pierre Moscovici, ministre français des Finances, a aussitôt affir