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Libération
TRIBUNE

Bernard Thibault, la CGT et le féminisme

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publié le 31 mai 2012 à 19h07

Quelle mouche aura piqué «Monsieur retraites» de la CGT pour qu'il veuille avec un tel acharnement, qu'une femme lui succède à la tête de la grande centrale syndicale ? Pourquoi donc a-t-il voulu livrer ce que d'aucuns appellent déjà le «combat de trop» ?

Voilà un homme qui n’avait plus rien à prouver. Il pouvait quitter son poste de secrétaire général la tête haute, fier d’avoir imposé son caractère et sa volonté de modernisme au monde politique et social, dans un moment particulièrement difficile pour les salariés.

«Le plus étrange, dans cet épisode, note un journaliste du Monde à propos du projet de Bernard Thibault de présenter la candidature de Nadine Prigent, ancienne infirmière, au poste de secrétaire générale de la CGT, c'est l'obstination de M. Thibault, cette volonté de passer en force».

Les vieilles habitudes ont la vie dure, et il faut dire que l’histoire du syndicalisme ouvrier en France n’est pas marquée par une grande ouverture à l’égard de celles que l’on a longtemps accusées de casser le marché du travail ou de voler l’emploi des hommes.

Certes, parmi les grandes figures récentes du syndicalisme français, il y a eu Nicole Notat. Mais c'était à la CFDT et c'était dans les années 90… Une exception qui confirme la règle du machisme du mouvement syndical. Pendant dix ans, avec une poigne de fer, Nicole Notat sut jouer la fermeté et la concertation afin de mettre en ouvre sa conception d'un syndicalisme «efficace». Elle ne