Après la crise européenne et les eurobonds, François Hollande va devoir aborder un autre sujet délicat avec la chancelière, Angela Merkel : l'avenir d'EADS. L'Allemagne veut en effet prendre 12 à 13% du capital du géant européen de l'aéronautique et de la défense. Et ce, avant la fin de l'année. Ce qui nécessite de renégocier le pacte franco-allemand qui a donné naissance au groupe en 2000, sous le gouvernement Jospin.
Pour la gauche, l’affaire ne manque pas d’ironie. A l’époque, Berlin, alors adepte du tout-privé, avait accepté à contrecœur que l’Etat français prenne 15% du capital, à la condition que seul l’actionnaire industriel Lagardère siège au conseil d’administration. Et voilà que l’Allemagne vire de bord… Car, depuis, la situation a bien changé. Les deux actionnaires privés se débinent : le français Lagardère et, maintenant, l’allemand Daimler descendent à 7,5% et quitteront bientôt le navire. Or, outre-Rhin, aucun candidat privé n’a accepté de prendre la relève. Et le gouvernement français risque, lui aussi, de ne pas trouver de successeur à Lagardère.
«Pacifier». De leur côté, les dirigeants d'EADS, Thomas Enders en tête, voudraient que les Etats sortent eux aussi, en échange d'une action préférentielle (golden share) préservant leurs intérêts. Mais ça n'en prend pas le chemin. Selon la Tribune, les premières discussions, entamées sous Sarkozy, portaient sur la possibilité pour les deux Etats de siéger au conseil. La Franc