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Libération

«Major Tom», para bellum à la tête d’EADS

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L’Allemand au style martial Thomas Enders a succédé hier à Louis Gallois et veut faire du géant aéronautique un groupe «normal».
Tom Enders le 31 mai 2012. (Reuters)
publié le 31 mai 2012 à 21h36

C’est une consécration qu’il aura longtemps attendue. Thomas Enders, 53 ans, est devenu hier le premier allemand à diriger le géant aéronautique EADS. Comme le veut la règle d’alternance qui régit le groupe franco-allemand, le patron d’Airbus a succédé au français Louis Gallois, qui avait été nommé il y a cinq ans. Mais le nouveau président exécutif d’EADS ne s’installera ni au siège du groupe à Paris ni à son pendant munichois en Bavière.

Très symboliquement, Enders a décidé de regrouper l'essentiel des services du groupe à Toulouse, fief de la filiale Airbus et cœur techno-industriel de l'entreprise EADS. Il n'aura donc que 500 mètres à faire pour rejoindre son nouveau bureau, dans un immeuble de Blagnac. Du provisoire, car un siège social digne de ce nom est déjà en construction, au pied des pistes de l'aéroport. Dans l'entreprise la plus politique d'Europe, cela ne pouvait pas se passer sans heurts. Il y eut donc une poussée de fièvre outre-Rhin, avec protestations outragées des autorités bavaroises contre ce déplacement du centre de gravité d'EADS en territoire français. «Une tempête dans un verre d'eau», a tranché Thomas Enders. S'il a choisi de rapprocher EADS et Airbus, c'est parce qu'il juge l'opération efficace.

Cassant. Allergique à l'interventionnisme des Etats, ce patron à poigne rêve d'achever la transformation d'EADS en entreprise «normale». Enders, c'est l'anti-Gallois. Le Français était l'archétype du serviteur de l'Etat, aussi politi