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Libération

Premières tensions au procès Kerviel

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L’ex-employé de la Socgen, jugé en appel depuis hier, a fait face à une présidente du tribunal très incisive.
publié le 4 juin 2012 à 22h06

Jérôme Kerviel a fait son retour, hier, au palais de justice de Paris. Deux ans après son premier procès, et un an et demi après sa condamnation à trois ans de prison et 4,9 milliards d’euros de dommages et intérêt, l’ex-trader de la Société générale est revenu plaider sa cause, en appel jusqu’au 28 juin.

Première question : a-t-il changé ? Pas vraiment. Cette fois-ci, il est sans cravate, mais avec ses cheveux courts, son costume et son teint blafard de fumeur. On l’imagine toujours dans la peau du trader qui passe des nuits blanches sur le Nasdaq. En face, on retrouve la même Claire Dumas, une responsable du contrôle des risques de la Socgen, pour représenter la banque. Avec ses lunettes de soleil sur la tête, son bronzage et ses vêtements décontractés, elle a l’air de débarquer de vacances. Du côté du public, ce n’est pas l’affluence des grands jours.

«Caprices». Kerviel ne fait plus autant l'actualité qu'en 2010. Mais les enjeux sont les mêmes, et la tension est assez vite palpable. Pas forcément entre les représentants de la banque et le trader, mais avec la présidente. Ancienne juge d'instruction, Mireille Filippini joue d'emblée à la maîtresse d'école : «Les parties civiles n'ont rien à faire à gauche, du côté de la défense. Tout le monde à droite !» Visée : l'équipe de défenseurs de la Socgen, qui s'est étalée et a pris la place des avocats des petits actionnaires, qui ont dû s'installer près de Kerviel. Cela fait fulminer Jean Veil,