Nouveau pic de panique, hier, à bord de la zone euro. L'Espagne a lancé un SOS à ses partenaires alors que les argentiers du G7 tenaient une téléconférence de crise sur les moyens d'éteindre ce nouveau départ d'incendie. Au cœur de ce énième rebond de la crise de l'euro : le chancellement du secteur bancaire espagnol, plombé par une montagne de prêts irrécouvrables et d'actifs immobiliers douteux. Tandis que la quatrième économie du Vieux Continent semble au bord d'un remake de la crise des subprimes, le G7 n'a malheureusement accouché que de bonnes paroles, avec la promesse d'une réponse «rapide».
Pressions. Contrainte le 10 mai d'annoncer la nationalisation de Bankia, l'Espagne soutenait jusqu'ici qu'elle pourrait faire face toute seule au renflouement de ses banques (estimé entre 60 et 200 milliards d'euros). Mais hier, devant le Sénat, à Madrid, changement de ton de Mariano Rajoy : l'Europe «doit soutenir les pays en difficulté», elle «doit dire où elle va, […] dire que l'euro est un projet irréversible», a solennellement lancé le chef du gouvernement conservateur. Malgré d'intenses pressions de l'Allemagne, l'Espagne ne se résout pas à demander un plan d'aide similaire à ce qui a été fait pour le Portugal, l'Irlande ou la Grèce. Pas question de passer sous les fourches caudines de l'Europe et du FMI, qui dicteraient alors leur propre cure d'austérité. L'Espagne ne peut «techniquement pas faire l'objet d'un sauvetage» e