Après le traumatisme de la mise en redressement judiciaire du groupe Doux la semaine dernière, éleveurs et salariés ont été en partie rassurés. Lors du comité central d’entreprise (CCE) qui s’est tenu hier au siège du groupe à Châteaulin (Finistère), l’administrateur judiciaire a garanti aux représentants syndicaux le versement des salaires du mois de mai le jour même, levant une des premières craintes des 3 400 salariés du volailler, plombé par des créances de 340 millions d’euros.
Lundi, une réunion à la préfecture de région à Rennes, à laquelle ont participé élus, représentants de la filière et l'un des deux émissaires du gouvernement, a aussi provisoirement apaisé les inquiétudes des 800 éleveurs sous contrat avec Doux. Dorénavant, toutes les factures de fournisseurs qui seront présentées à l'administrateur seront honorées au comptant. «Nous avons reçu la garantie de paiement pour tous les fournisseurs. On redémarre une activité sur des bases saines», s'est félicité Didier Goubil, représentant de la filière avicole pour la chambre d'agriculture régionale, qui s'est dit «confiant». La question des arriérés dus aux éleveurs qui attendaient, au moment du redressement, jusqu'à 115 jours, le paiement de leurs lots de poulets livrés à Doux, n'a cependant pas été réglée. Pesant plusieurs millions d'euros, elle sera examinée ultérieurement.
Malgré ces nouvelles rassurantes, les craintes d'un démantèlement du groupe et d'un plan social sont encore bien présentes.