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Libération

En Grèce, l’attente du verdict des urnes

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La crise et ses dégâtsdossier
Les banques ont reçu un versement de 18 milliards d’euros, mais leur sort reste suspendu au score de la gauche radicale aux législatives du 17 juin.
publié le 5 juin 2012 à 22h37

Au cœur d’Athènes, la rue Sophocle résume bien la version moderne de la tragédie grecque. Tout en haut de cette artère étroite qui traverse le centre-ville s’alignent les sièges des principales banques du pays, installés dans des bâtiments prestigieux et imposants. Mais en descendant vers les quartiers populaires, l’ambiance change brutalement : depuis quelques mois, la grande annexe de la mairie accueille une foule anxieuse, agglutinée contre les grilles, qui attend la distribution de repas gratuits. Plus bas encore, ce sont les immigrés qui envahissent les trottoirs, voués désormais à la vente à la sauvette d’iPhone, de fripes ou de savon.

Au début des années 2000, la Grèce était encore un pays attirant pour ceux qui fuyaient la misère comme pour les investisseurs étrangers, alléchés par une croissance tournant alors autour de 4%. Il aura suffi de l’annonce d’une dette record, début 2010, pour que ce rêve s’effondre. Les classes moyennes, brutalement appauvries, ont découvert la soupe populaire, et les banques du pays, depuis qu’elles n’ont plus accès aux marchés, ne tiennent que grâce au robinet à liquidités européen. Le 28 mai, après un long suspense, quatre d’entre elles ont enfin reçu un premier versement de 18 milliards d’euros pour leur recapitalisation. Une bouffée d’oxygène qui fait partie d’une enveloppe globale de 50 milliards d’euros, accordée aux banques grecques en échange du vote, en février, de nouvelles mesures d’austérité par le Parlement. Mais, en Grèce, r