La zone euro semble prise au dépourvu par l’aggravation de la crise bancaire espagnole. Pourtant, la bulle immobilière qui a éclaté il y a trois ans et les difficultés de Bankia - plombée par des crédits immobiliers irrécouvrables et dans laquelle le gouvernement a dû injecter 23 milliards d’euros - étaient tout sauf imprévisibles. Une nouvelle fois, les gouvernements européens montrent leur capacité à nier la réalité (après la Grèce, l’Irlande et le Portugal, à chaque fois sauvés in extremis), mais aussi leur propension à mentir sur l’état réel de leur économie. Ce qui renforce un peu plus la méfiance des marchés à l’égard de la zone euro.
De l’argent européen pour aider l’Espagne ?
«L'Espagne n'est pas la Grèce, souligne-t-on à la Commission. Comme aux Etats-Unis ou en Irlande, il s'agit non pas d'un problème de finances publiques, mais d'un problème bancaire dû à l'explosion d'une bulle spéculative.» Le problème est que la dette bancaire, privée par essence, a une furieuse tendance à se transformer en dette publique, les Etats injectant l'argent des contribuables pour sauver leur système financier. Certes, a priori, les banques pourraient faire appel aux marchés pour se recapitaliser. Mais, dans le cas de l'Espagne, on voit mal des investisseurs courir un tel risque. La seule voie qui reste ouverte est donc celle de l'argent public. Mais l'Espagne ne dispose plus des fonds nécessaires : après l'aide versée à Bankia, il ne reste plus que 9