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Analyse

Madrid sauve ses banques sans perdre sa souveraineté

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La crise et ses dégâtsdossier
Censé calmer les marchés, le plan européen de 100 milliards d’euros d’aide aux établissements financiers ne conduit pas à placer l’Espagne sous tutelle.
publié le 10 juin 2012 à 21h36

Sortir les lances à incendie avant le prochain départ de feu : la zone euro a dégainé ce week-end une ligne de crédit de 100 milliards d’euros pour renflouer le secteur bancaire espagnol avant que les élections grecques, dimanche, ne relancent peut-être une tempête de spéculations sur la survie de la monnaie unique.

«Maintenant, il y a un pare-feu qui limite considérablement les risques de contagion de la Grèce», comme l'a résumé le ministre suédois des Finances, Anders Borg. De presque toutes les capitales, montait hier le même chœur de réactions soulagées. L'urgence de restaurer la confiance des marchés n'avait cessé de monter toute la semaine dernière. Après la dégradation, jeudi, de la note souveraine espagnole de trois crans - de AA à BBB - par l'agence Fitch, Madrid a vu le taux d'intérêt de ses emprunts d'Etat regrimper au-delà de 6%. Par ricochet, la prime de risque sur l'Italie, le maillon faible suivant, est aussi en hausse.

Coup de massue. Samedi, à l'issue de deux heures et demie de conférence téléphonique entre les ministres des Finances de l'Union monétaire et la patronne du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, l'Espagne est devenue le quatrième pays à bénéficier d'une aide européenne, après la Grèce, l'Irlande et le Portugal. Rescate («sauvetage») : le mot, inscrit hier à la une de toute la presse espagnole, est tombé comme un coup de massue sur un pays étranglé par l'austérité. Seul le gouvernement conservateur de