Pour qui n'a pas peur de se plonger dans les arcanes des warrants, futures et autres forwards (produits financiers vendus, entre autres, par la Société générale), le procès en appel de Jérôme Kerviel se révèle passionnant, et plein de rebondissements. Ainsi, le témoin mystère, évoqué la semaine dernière par la défense de l'ex-trader (Libération de jeudi), sera finalement entendu jeudi matin.

Censé démontrer que la banque aurait secrètement couvert Kerviel lorsqu'il spéculait, afin de l'utiliser comme fusible et de dissimuler les pertes de la banque dans les subprimes, ce témoin mystère avait été évoqué mercredi par David Koubbi, le défenseur de l'ex-trader. Jeudi, Mireille Filippini, la présidente, avait demandé à ce que son témoignage, ainsi que ses preuves écrites, lui soient communiqués le lendemain. Vendredi, M^e Koubbi a fourni la chose demandée : un témoignage écrit, accompagné de relevés internes de comptes à la Société générale résumés en un grand tableau plein de chiffres.

Et, hier matin, dès la reprise de l'audience, la présidente a demandé à ce qu'il soit entendu. «J'aimerais éclaircir certains points obscurs de ce témoignage», lance Mireille Filippini, tout en se montrant dubitative quant à l'intérêt des pièces remises : «La cour n'a rien vu de nouveau dans les pièces qu'on lui a données, note