Appelé en urgence, en novembre, pour sauver l’Italie de l’asphyxie financière, le médecin Mario Monti est à son tour en proie à la contagion. Après les déboires du système bancaire espagnol, réanimé in extremis le week-end dernier, le feu des marchés est en train de s’étendre à l’autre péninsule.
Les titres italiens sont ainsi délaissés par les investisseurs, qui réclament des taux de plus en plus élevés pour lâcher l'argent nécessaire à couvrir la colossale dette publique transalpine (plus de 120% du PIB). Mardi, le spread (différentiel de taux entre les obligations allemandes et italiennes) a provisoirement franchi le cap des 490 points. Soit l'écart constaté du temps où Silvio Berlusconi était aux affaires. «On ne nous avait pas dit que la spéculation attaquait l'Italie parce qu'on avait Berlusconi ?» s'interrogeait hier un commentateur du quotidien La Stampa. Hier, le Trésor italien est parvenu à placer 6,5 milliards d'euros d'obligations à un an, mais à 3,97%, soit 1,6 point de plus qu'en mai.
Dès mardi soir, Mario Monti a voulu rassurer en affirmant que l'Italie, à la différence des banques ibères, n'aura pas besoin de plan d'aide d'urgence de l'UE. «Même à l'avenir», a-t-il martelé. «Je suis très serein, a-t-il insisté. Nous devons être conscients des défis mais aussi du travail accompli dans les derniers mois.» La réforme des retraites a notamment permis d'éviter le gouffre fin 2011, et le budget italien continue de présente