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Analyse

Entreprises publiques : les patrons au plafond

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Bercy a précisé, hier, que les mandataires sociaux de groupes dont l’Etat est majoritaire ne pourront pas toucher plus de 450 000 euros par an.
publié le 13 juin 2012 à 22h36
(mis à jour le 14 juin 2012 à 15h04)

L’engagement de plafonner les rémunérations des dirigeants d’entreprises publiques à 20 fois le plus bas salaire maison est sur les rails. Pierre Moscovici, le ministre de l’Economie, a présenté hier sa réforme en Conseil des ministres. Réalisme oblige, plutôt qu’une mesure couperet, c’est un fusil à plusieurs coups que concocte le gouvernement pour chasser les revenus stratosphériques. En misant sur l’effet d’entraînement.

Quelle est la règle ?

Première étape : réviser, «avant la fin juillet», le décret du 9 août 1953, qui donne à l'Etat une série de prérogatives, notamment sur les rémunérations, dans les entreprises et les établissements où il est majoritaire (46 sociétés, selon l'Agence des participations de l'Etat). L'objectif est d'y inscrire la règle du 1 à 20, mais avec un assouplissement : ce ne sera pas le plus bas salaire qui sera retenu comme référence, mais le revenu moyen des 10% des salariés les plus mal payés. Une moyenne calculée sur l'ensemble des entreprises publiques concernées. Du coup, le plafond culminera à 450 000 euros par an, part variable comprise. Soit une respiration de 100 000 euros par rapport au plafond qui circulait il y a dix jours. Ouf, doit se dire le patron de La Poste, Jean-Paul Bailly, dont le prochain conseil d'administration doit caler sa rémunération : il ne devra plus raboter son salaire que de 186 000 euros…

Qui est concerné ?

Le décret s'appliquera aux seuls mandataires sociaux. Selon Bercy, u