Peut-être est-ce ses poignées de main, à broyer les phalanges ? Depuis bientôt un an qu'elle dirige le Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde a assis sa réputation de «tough cookie». Plusieurs analystes ou anciens collaborateurs ont cette expression pour la décrire, façon gentille de signifier «une dure à cuire». Arrivée le 5 juillet 2011 à la tête d'une institution «traumatisée» (le mot revient souvent) par la sortie infamante de Dominique Strauss-Kahn, elle a réussi à faire très vite oublier, ou refouler, le scandale. «Elle a été courageuse et compatissante en lui permettant de venir faire ses adieux au personnel, ce qui a permis de refermer l'épisode, raconte Nemat Shafik, directrice générale adjointe du Fonds. Après deux mois pendant lesquels on ne parlait que de cela, elle a permis aux gens de se reconcentrer sur leur travail.» La nouvelle directrice a si bien tourné la page que personne n'a même cherché noise au FMI, ces derniers mois, quand on a appris que son ancien directeur faisait venir d'Europe des prostituées qui ont aussi visité son bureau…
«Inclusif». Comme DSK, «mais très différemment»,Lagarde joue de son humour ou de son charme personnel. A une réunion, peu après son arrivée, elle salue la rangée de costumes-cravates d'un jovial «Comme vous êtes beaux ce matin, Messieurs !» «Elle a bien détendu l'atmosphère», assure une des rares autres femmes à la tête de