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Analyse

Europe : Hollande en trait d’Union

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Pour sauver l’euro, le Président devra assumer un saut fédéral et affronter Merkel.
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 19 juin 2012 à 0h18

François Hollande le sait : il restera dans l'histoire comme le président français qui aura sauvé ou coulé l'euro, et sans doute le rêve européen. Car la survie de la monnaie unique se joue en ce moment : son sort sera scellé avant la fin de l'été, l'Espagne et l'Italie étant en train de sombrer à leur tour. Pour y parvenir, Hollande n'aura d'autre choix que de passer outre les réticences françaises (et socialistes) traditionnelles à l'égard du fédéralisme, seule issue à la crise. En sera-t-il capable ? Les Allemands en doutent. «Les avocats d'une responsabilité financière commune sont souvent les mêmes qui refusent de renoncer à leur souveraineté budgétaire et économique», a ainsi ironisé, le 14 juin, Jens Weidmann, le président de la Bundesbank, pointant clairement la France.

Tabous. Les instruments pour sortir la zone euro de la crise sont identifiés : mutualisation totale ou partielle des dettes publiques, supervision européenne des banques et des assurances, garantie commune des dépôts des ménages, contrôle centralisé des budgets nationaux ou encore harmonisation sociale et fiscale…

Les investisseurs sont désormais convaincus qu’une monnaie unique pour 17 politiques économiques et budgétaires souveraines, cela ne peut pas fonctionner. Pour les marchés, il n’y a pas d’alternative au grand saut fédéral, à savoir une intégration économique sans précédent qui fera ressembler la zone euro à la République fédérale allemande ou aux Etats-Unis. Un approf