C’est officiel. La Banque postale a décidé de se porter au secours d’un établissement financier malade, le Crédit immobilier de France (CIF). Vraisemblablement sur invitation de l’Etat. La semaine dernière, c’était la RATP qui avait été mise à contribution pour aider au sauvetage de Lohr, le constructeur alsacien de systèmes de transport (tram, camion porte-voitures…). En parallèle, la SNCF, autre entreprise publique, avait été invitée à sortir 180 millions d’euros pour permettre la remise à flot de SeaFrance, reprise par Eurotunnel.
«Data room». Philippe Wahl, le patron de la Banque postale, marquait pourtant peu d'empressement face au dossier Crédit immobilier de France. Selon un administrateur, il avait souligné lors du conseil d'administration du 11 mai que le CIF et la Banque postale ne faisant pas le même métier, la Poste n'avait pas de raison de reprendre le canard boiteux. Tout au plus Wahl se proposait-il de mettre l'expertise de sa banque au service de l'Etat. Changement de cap il y a quinze jours. Wahl convoque le comité stratégique auquel il déclare tout de go : «L'Etat nous demande ce que l'on peut faire.» Le patron annonce alors que la banque publique - la Banque postale est une filiale à 100% du groupe la Poste -, va examiner les opportunités, évaluer les risques et, donc, se rendre à la «data room», afin d'avoir accès à tous les éléments du dossier.
La Banque postale n’est pas le seul établissement à s’intéresser au moribond. Selon l’A