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Libération

Le pouvoir d’achat plombé par la crise

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publié le 19 juin 2012 à 22h16

On savait la France plus résistante aux chocs extérieurs que ses voisins lorsqu’une crise balaie la planète, comme ce fut le cas en 2009. Le mérite en revient à un système de protection sociale qui, en préservant le pouvoir d’achat des ménages, permet de soutenir la consommation, principal moteur de la croissance hexagonale. Sauf que ce schéma a moins fonctionné en 2011, selon l’étude publiée hier par l’Insee. D’après l’institut de la statistique publique, l’efficacité de cet amortisseur traditionnel de crise a faibli l’an dernier. Au lieu de progresser de 0,4% comme l’Insee l’avait d’abord anticipé, l’indicateur de pouvoir d’achat par unité de consommation - qui tient compte de la composition des foyers - a reculé de 0,1%, plombé notamment par la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation.

Une déception liée à la profondeur jusqu'à présent insoupçonnée de la crise. L'Insee, qui avait précédemment évalué à 2,7% la récession en 2009, a révisé ses calculs. L'activité a finalement plongé de 3,1%, générant un manque à gagner de 140 milliards d'euros. Résultat, l'économie en 2011 a retrouvé «tout juste le niveau d'activité de 2008», sans «rattraper le temps perdu pendant la grande récession». Première victime, l'activité manufacturière, qui reste inférieure de plus de 5% à son niveau d'avant la crise.

Dans ce contexte, les incidents de paiement, voire les annonces de faillites, se multiplient, avec une accélération ces dernières semaines : le volailler Doux