Le Sénat défend la création d’une agence de notation privée européenne de dimension mondiale afin de faire contrepoids aux agences anglo-saxonnes, très décriées ces dernières années pour ne pas avoir su anticiper faillites d’entreprises et crises économiques majeures.
Dans un volumineux rapport publié mardi, la mission d'information de la Haute assemblée sur les agences de notation dénonce le «duopole écrasant» de Standard and Poor's et Moody's, les deux mastodontes anglo-saxons accusés de faire la pluie et le beau temps avec pour seul «challenger» Fitch Ratings.
«Compte tenu de la place prise par la notation dans le système financier mondial, il est hautement souhaitable de faire émerger un grand acteur européen de la notation», estime cette mission, qui s'est penchée depuis le 13 mars sur le fonctionnement, la méthodologie et la crédibilité des agences.
«Il n'est pas admissible que la première puissance économique du monde (l'Union européenne, ndlr) ne puisse faire entendre sa voix singulière dans l'univers de la notation», martèlent les sénateurs dans ce document de 200 pages.
Le nouvel acteur qu'ils appellent de leurs vœux «permettrait à l'Europe de bénéficier d'une part plus importante du marché lucratif de la notation», estiment-ils.
Surtout, il permettrait «aux émetteurs européens d'être notés par une agence partageant avec eux les mêmes codes et d'éviter ainsi les biais qui peuvent exister chez les agences d'origine anglo-s