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Analyse

Gays : la dure quête de l’emploi

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Une étude révélée par «Libération» montre que les homosexuels sont plus touchés par le chômage, notamment en raison d’un turnover élevé.
Devant une agence Pôle Emploi, à Lille. (Photo Philippe Huguen. AFP)
publié le 20 juin 2012 à 22h26

On savait le marché du travail excluant pour les «minorités visibles», les seniors, ou encore les handicapés. On sait désormais qu'il ne fait pas non plus de cadeaux aux homos. Deux ans après leur étude démontrant que les gays restent moins bien payés que les hétéros (Libération des 21 et 22 août 2010), les chercheurs Thierry Laurent et Ferhat Mihoubi, de l'université d'Evry-Val d'Essonne, se sont penchés sur la probabilité, pour les homos hommes, d'être plus ou moins au chômage que les hétéros. Résultat, selon cette étude que Libération s'est procurée, et qui est présentée aujourd'hui lors d'un colloque à Paris, les gays ont deux fois plus de risques de pointer à Pôle Emploi que leurs homologues hétéros. Plus encore, même, que les gens nés en Afrique ou les seniors.

Qualification. Suivant la même méthodologie que pour les salaires, les deux économistes, qui ont compilé quatorze années d'enquêtes emploi de l'Insee, ont d'abord isolé les hommes vivant en couple, puis filtré l'échantillon afin d'éliminer les cohabitations hétérosexuelles (lire ci-contre). Ils ont ainsi dénombré 409 homosexuels sur 106 751 individus hommes, soit 0,25% de l'ensemble des couples. Sur cet ensemble, les gays sont 8,9% à se déclarer au chômage, contre 2,4% pour les hétéros. Mais ces chiffres restent des données brutes, les différences de taux de chômage pouvant résulter de situations différentes, comme le niveau de qualification, l'âge, ou encore le lieu de résidenc