Abdel Aïssou est le directeur général du groupe de services en ressources humaines Randstad France, impliqué contre l’homophobie.
Pourquoi Randstad s’investit-il dans la lutte contre les discriminations ? Par souci marketing ?
Notre engagement est assis sur des valeurs, mais résulte aussi de la nature de notre métier. En tant qu’intermédiaire de l’emploi, notre travail est de montrer que toute personne, quel que soit son profil, est employable. Ce n’est donc pas une question de marketing. Ce qui ne nous empêche pas, et nous en sommes très fiers, d’être la seule entreprise de ressources humaines en France dont les labels «égalité hommes-femmes» et «diversité» ont été renouvelés cette année. Ce positionnement, enfin, s’inscrit dans l’intérêt de l’entreprise. Nous avons tout à gagner d’avoir les meilleures compétences, d’attirer les meilleurs talents. Ainsi, l’homophobie, comme tout type de discrimination, n’est pas qu’un délit pénal et une imbécillité, c’est aussi un gâchis en termes de talents professionnels.
Concrètement, que faites-vous ?
Nous menons un travail sur les représentations des minorités. Et notamment sur les blagues sexistes ou homophobes. Des formations permettent ainsi de travailler sur les stéréotypes et de les déconstruire avec nos collaborateurs. Nous avons, pour ce faire, formé 650 managers ces deux dernières années. On a aussi réalisé une campagne de communication interne et externe (calendrier, brochures, intranet, affiches)