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Procès Kerviel : Bouton donne dans le «paumé»

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Socgen . L’ex-PDG s’est présenté en gentil retraité dépassé par les événements. Un rôle de composition.
Photo de Daniel Bouton datée du 22 juin 2010 au Palais de justice à Paris pour le procès en première instance de Jérôme Kerviel (Photo Jacques Demarthon. AFP)
publié le 21 juin 2012 à 22h16

Daniel Bouton face à Jérôme Kerviel, l'ex-patron de banque qui a perdu son poste contre le petit trader fraudeur en partie responsable de son éviction… L'affiche s'annonçait alléchante. Elle a attiré du monde hier au palais de justice de Paris. Un public et des journalistes qui, ces derniers jours, avaient tendance à déserter un procès de plus en plus technique, avec des témoins volontairement incompréhensibles. La preuve avec cette «extourne de l'écriture de correction», entendue dans la bouche d'une commissaire aux comptes juste avant l'arrivée de Bouton, devant une audience qui s'ennuyait ferme.

Mémoire. Avec l'ex-PDG de la Société générale, heureusement, on revient à des termes plus simples. Mais on se rend vite compte que, malgré ses 62 ans, l'intéressé a de singuliers problèmes de mémoire. Premier signe : après avoir indiqué qu'il n'était plus que «consultant indépendant dans le secteur financier», Bouton fait remonter le début de l'affaire au «4e trimestre 1997». «2007», le corrige la présidente Mireille Filippini. «Ah, ça commence bien !» dit à lui-même, mais tout haut, un Bouton qui passera le reste de son audition à faire remonter l'affaire au siècle précédent. «On peut avoir des problèmes avec les dates», lui fera remarquer sans méchanceté la présidente. La manière dont il a vécu les événements, Bouton s'en souvient en revanche fort bien. «Dans l'après-midi du vendredi, on m'appre