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Libération
Reportage

A Châteaulin, «si on perd Doux, on perd tout»

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Ils étaient 800 mobilisés samedi près du siège du volailler, entre crainte d’un dépeçage du groupe et amertume envers leur PDG.
Manifestation d'employés de Doux le 23 juin 2012 à Châteaulin. (Photo Fred Tanneau. AFP)
publié le 24 juin 2012 à 21h06

Depuis l'annonce vendredi de la mise en vente du groupe Doux par l'administrateur judiciaire ( Libération du 23 juin), l'angoisse est montée d'un cran à Châteaulin (Finistère), siège du volailler. «On ne sait pas ce qu'on va devenir, on vit les choses heure par heure», confiait samedi Nadine Hourmant, délégué FO, dans le cortège de 800 personnes qui ont défilé sur les bords de l'Aulne pour «préserver l'emploi».

Abattage. Chez les syndicats, qui déplorent n'être tenus au courant de rien, on ne verrait pas d'un mauvais œil une reprise globale du groupe. «Il faut que Doux reste une entité, martèle Jean-Luc Guillart, délégué CFDT. Tous les sites sont interdépendants et se fournissent les uns les autres, un dépeçage serait une catastrophe.» Dans les rangs des manifestants, où l'on croise principalement des femmes en poste depuis vingt ou trente ans sur les chaînes d'abattage du volailler pour un salaire de 1 200 euros net par mois, l'émotion est palpable. «Si on perd Doux, on perd tout, résume Françoise, femme menue de 52 ans qui travaille sur une chaîne d'éviscération de poulets. C'est Doux qui m'a permis d'élever seule mes deux enfants et d'acheter une petite maison. C'est Doux qui emploie mon fils aîné, mon frère, ma belle-sœur et mon neveu. Ici, il n'y a que Doux pour offrir des CDI et