C'est le début de notre deuxième révolution industrielle !» s'enthousiasme Han Seong-soo, en parlant de la stratégie coréenne de croissance verte. Han est président du Global Green Growth Institute (GGGI), un organisme international lancé en 2010 et conçu comme un instrument de diffusion du modèle coréen de développement durable, le cheval de bataille du chef de l'Etat, Lee Myung-bak, depuis le début de son mandat en 2008.
Question environnement, la Corée du Sud est pourtant loin d'être un modèle. Son formidable développement économique a reposé sur une industrialisation très gourmande en énergie. Ces vingt dernières années, ses émissions de CO2 ont doublé et figurent aujourd'hui parmi les plus fortes de l'OCDE. Et quand le pays a ouvert son premier parc éolien, il y a cinq ans, toutes les turbines étaient européennes.
Malgré tout, la Corée voit son avenir dans les produits «green». Dépendante à 97% de ses importations énergétiques, elle a tout intérêt à diversifier ses ressources. Mais, pour la championne des exportations, la croissance verte constitue surtout des opportunités à l'international. Actuellement septième exportatrice de technologies écologiques et intelligentes, elle espère devenir numéro 4 en 2015. Pour y parvenir, la quatrième économie d'Asie a mis au point une approche pragmatique et industrielle de la question écologique. «La croissance verte, c'est tout à la fois dépolluer et booster l'économie grâce aux technologies vertes», exp