«Depuis que j'ai vendu mon brevet aux Etats-Unis, je n'arrête pas de recevoir des appels de gens prêts à me financer, rigole Laurent Villerouge. Forcément, on se dit que si les Américains y ont cru, c'est que ça doit valoir le coup.» Trop tard. Sa start-up toulousaine, Viha Concept, plie bagage. Direction New York, où son projet de trottoirs électriques a tout de suite trouvé des partenaires motivés.
La France, cet entrepreneur atypique en a soupé : «Tout y prend des années-lumière !» Il le sait pour avoir passé un an à chercher, en vain, les fonds nécessaires à l'industrialisation de son prototype. Une mise ridicule (de 1,3 à 1,5 million d'euros) qu'aucun investisseur de l'Hexagone ne s'est risqué à parier… A l'heure où Arnaud Montebourg s'attelle au «redressement productif» du pays, Laurent Villerouge pourrait lui raconter son chemin de croix…
Son idée de trottoir auto-éclairant est lumineuse : capter l'énergie cinétique des passants grâce à des dalles montées sur ressorts. Sous chacune d'elle, un mini-générateur transforme l'impact en courant électrique stocké dans une batterie reliée à des réverbères à LED. La nuit, la rue s'illumine dès que le trottoir est foulé par un piéton. «Avec 10 000 passages dans la journée, on assure 3 heures d'éclairage gratuit», a calculé Laurent Villerouge. Chaque piéton produisant 4 à 6 watts par pas, selon sa vitesse et son poids, ce système pourrait massivement réduire la facture de l'éclairage urbain, qui