Le numérique nous offre de nombreuses possibilités de créer. Tenir un blog, produire sa musique, mettre en ligne photos et vidéos… ces activités artistiques sont accessibles à tous. Mais l'individu ordinaire est aussi mobilisé sur des plateformes de cocréation où il peut proposer de nouveaux concepts, s'exprimer sur les projets des entreprises, participer à un bêta-test. Tout un chacun peut être enrôlé dans des processus de crowdsourcing.
L’intelligence collective est une ressource essentielle de l’innovation que l’on appelle, dans les sciences du vivant, «biologie de garage». Il y a là un phénomène de démocratisation dont on peut se féliciter. L’innovation ne serait plus seulement une activité d’expert mais accessible à tous. Il y aurait également là un formidable potentiel de croissance économique : ces innovations issues de la base pourraient donner naissance à de multiples start-up et, à la suite d’un processus de sélection implacable, certaines pourraient devenir de nouveaux Facebook.
Mais souhaitons-nous tous réellement être des innovateurs ? Rien n'est moins sûr. Plusieurs recherches ont montré que les lead users, ces usagers innovateurs qui sont au cœur des théories sur la démocratisation de l'innovation, sont très minoritaires. D'autres enquêtes sur la carrière des groupes amateurs de musique qui ont leurs pages sur le Web montrent qu'après une première phase où presque tous cherchent à augmenter leur notoriété, la plupart abandonnent ce processus de