Un délicat «chemin d'équilibre». Ou comment, tout en sacrifiant à une des figures imposées de la gauche - la hausse du Smic -, ne pas fragiliser par ricochet des PME déjà bien ébranlées par la crise : c'est la seringue dans laquelle s'est mise François Hollande.
Ce matin, le ministre du Travail, Michel Sapin, doit annoncer une revalorisation du salaire minimum, qui, sauf coup de théâtre, devrait rester très modérée. En tout cas, dans le bas de la fourchette de 0 à 5% évoquée par le Premier ministre lors de ses prises de contact avec les syndicats. Selon des indiscrétions, elle tournerait entre 2 et 2,4%. Au risque de décevoir, voire de braquer, la gauche du PS et les syndicats à quinze jours d’une grande conférence sociale.
Et pourtant, cette hausse n'a jamais figuré parmi les priorités du candidat Hollande. La question salariale ne faisait même pas partie de ses «60 engagements pour la France» présentés en janvier. A partir de février, il avait juste promis une réforme du mécanisme d'évolution du Smic corrélée à la croissance. Jusqu'au fameux «coup de pouce», évoqué mi-avril. C'est que Jean-Luc Mélenchon, qui prônait le Smic à 1 700 euros brut, surfait alors sur de très bons sondages et qu'il fallait montrer patte rose-rouge à une partie de l'électorat socialiste tentée par le vote Front de gauche.
«Trou». Résultat, la gauche de la gauche attend la décision gouvernementale de pied ferme. «Tout le monde sait bien que la hausse de 2% ne veu