L'annonce attendue aujourd'hui sur le montant du «coup de pouce» accordé au Smic est symbolique a de multiples titres. Le salaire minimum reste un totem que la gauche a raison de vouloir préserver des vents mauvais de la dérégulation du marché du travail chère à l'ancienne majorité et au Medef. Laurence Parisot, patronne des patrons, a jugé «acceptable» une augmentation «conforme à ce qui se fait depuis des années». Autrement dit rien, puisque Nicolas Sarkozy s'en est strictement tenu, pendant son quinquennat, aux critères dits «objectifs», comme l'inflation. Il serait plaisant d'entendre Laurence Parisot réagir à l'idée d'une baisse «acceptable» de la rémunération et autre bonus de certains chefs d'entreprise et actionnaires, dont on a souvent du mal à établir les critères «objectifs».
Mais comme l’augmentation du Smic est une affaire sérieuse pour les millions de salariés concernés, que l’impact d’un coup de pouce, même minime, n’est pas négligeable sur les comptes publics, que les économistes restent divisés sur les conséquences d’une hausse sur l’emploi et que les syndicats sont, eux aussi, partagés sur la meilleure manière d’augmenter les bas salaires, laissons le Medef se caricaturer lui-même. Regrettons quand même, en passant, que le débat sur le salaire minimum demeure à ce point symbolique de la pauvreté du dialogue social en France.
Symbolique aussi, il l’est de l’étroitesse de la marge de manœuvre dont dispose la gauche, entre vaches maigres en sém